Evidemment je n’étais pas la seule à le constater, mais j’y voyais là un phénomène de légitimation et de réappropriation de leur identité culturelle propre par les africains. C’était la marque d’une émancipation affirmée, d’une revanche longtemps attendue que je trouvais tellement jubilatoire. Ces créateurs marquaient un tournant dans l’histoire de la décolonisation.  J’ai proposé à Along Mekong Productions d’en faire un film. Catherine Legoff de ARTE a immédiatement accepté. C’était en décembre 2020.

Il aura fallu plus de deux ans pour réaliser ce documentaire. Deux ans de recherches et de voyages, d’acharnement, d’attente et de déceptions, de surprises et de belles rencontres, de bricolage et d’humilité. Plusieurs fois le producteur a voulu jeter l’éponge. Mais ces deux années passées aux côtés de quelques-unes de ces personnalités, au parcours professionnel exemplaire et admirable, au talent éclatant, à la détermination redoutable, nous ont beaucoup appris sur l’Afrique, l’humilité, la persévérance. Merci à ceux qui ont accepté de raconter leur style, leur conception de la mode, leur vision de l’avenir face à une caméra de la télévision européenne : Adebayo Oke-Lawal,  Selly Raby Kane, Lukhanyo Mdingi, Imane Ayissi, Kenneth Ize, Sophie Nzinga Sy, Sydney Emeka Nwakanma.