Révélations

publié le

Révélation ! Art contemporain du Bénin.
Conciergerie, Paris, 4/10/2024 – 5/01/2025

Exposition itinérante, conçue en 2022 en parallèle à la restitution de 26 trésors royaux de la France au Bénin, dans le cadre d’un diptyque sur l’art du Benin d’hier et d’aujourd’hui.

Pourquoi cet art africain me touche-t-il autant ?
Il y a pourtant tellement de créations artistiques qui m’émeuvent, ou qui m’émerveille, peinture, musique, film, littérature, sculpture, artisanat, mais la sensibilité de cet art est particulière, elle m’adresse, elle m’intègre.

Les trois chapitres du parcours scénographique – « Des déesses et des dieux », « Des reines et des rois », « Des hommes et des femmes » – résument l’essence et la démarche créative des artistes. Tout est lié, la religion, l’organisation sociale et le quotidien. Chaque artiste, selon ses techniques, embrasse un tout : la vie. Le message qui s’en dégage est l’universalité de la condition humaine, et l’esprit de collectivité à l’opposé de l’individualisme.  Les œuvres expriment l’inextricabilité entre le monde et l’inframonde. Nous venons tous de quelque part et nous sommes porteurs de ce qui nous a fait, dans le prolongement de la vie de nos ancêtres, dans un mouvement perpétuel.

Il n’y a pas d’animosité dans cet art, même si les sujets font parfois référence à des thématiques brutales – colonisation, pollution, emprise du capitalisme. La place de la femme y est aussi célébrée, à l’égal de celle de l’homme. Comme si ces artistes étaient les messagers des forces surnaturelles – les déesses et les dieux – dans le monde actuel – les femmes et les hommes. Dans le fond rien ne change, ce qui décide de notre vie reste le schéma originel et aucune des puissances divines n’est remise en cause. La religion vodun a toujours lieu d’être, elle prime sur les religions monothéistes, parce qu’elle célèbre les éléments fondamentaux sans lesquels aucune vie ne serait possible : la terre, l’eau, le ciel, le feu, la procréation.

Reprise sous diverses formes, à travers les objets et la symbolique du culte vodun, la transposition de l’invisible dans le visible se décline dans des techniques variées – collage textile, sculpture, peinture, céramique, film, photographie, installation – et par l’utilisation de matériaux variés, nobles ou pauvres, comme autant de supports expressifs existants dans notre environnement.

L’art se fait le véhicule d’une sagesse ancestrale, humaine et vraie, qui perdure malgré les crises et conflits, l’acharnement des religions monothéistes et capitalistes, et c’est pourquoi il est tellement bienfaisant. Il nous ramène à l’essentiel, il nous rassure.

Artistes:
Georges Adéagbo, Laeïla Adjovi, Ishola Akpo, Euloge Ahanhanzo-Glèlè, Eliane Aïsso, Edwige Aplogan, Aston, Youss Atacora, François Aziangué, Moufouli Bello, Sébastien Boko, Charly d’Almeida, Emo de Medeiros, Sènami Donoumassou, Kifouli Dossou, Stevens Dossou-Yovo, Ludovic Fadaïro, Dimitri Fagbohoun, Meschac Gaba, King Houndékpinkou, Nobel Koty, Dominique Gnonnou Kouas, Marcel Kpoho, Eric Médéda, Roméo Mivekannin, Fabrice Monteiro, Louis Oké Agbo, Thierry Oussou, Yves Apollinaire Pèdé, Gérard Quenum, Rémy Samuz, Julien Sinzogan, Hector Sonon, Tchif, Epaphras Dègnon Toïhen, Cyprien Tokoudagba, Prince Toffa, Julien Vignikin, Didier Viodé, Nathanaël Vodouhè, Ponce Zannou, Dominique Zinpkè.

Commissaires de l’exposition:
Yassine Agniké Lassissi
Emmanuel Daydé

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